vendredi, janvier 05, 2007

Le romantisme (suite)


Le romantisme est né en Angleterre et en Allemagne autour de 1795, mais déjà une sensibilité nouvelle s'exprimait avec des œuvres comme les Nuits (1742) de Young, les Confessions (1781-88) et les Rêveries d'un promeneur solitaire (1782) de Jean-Jacques Rousseau ou le Werther (1774) de Goethe. Au tout début du 19e siècle, en France, Chateaubriand (1768-1848) et Mme de Staël (1766-1817) annoncent aussi le romantisme, l'un par son goût pour l'introspection et l'autre par sa curiosité envers la jeune littérature allemande, mais ce n'est que vers 1820 que le courant romantique s'impose en France. À partir de 1827, année où Hugo fonde le Cénacle autour duquel se réunissent Lamartine, Musset, Vigny, Nerval et des peintres comme Delacroix, le romantisme est l'influence dominante de la vie artistique et intellectuelle française.
Le romantisme a complètement renouvelé le paysage littéraire français. Il a imposé des thèmes naguère négligés tels la nature ou le fantastique. Il a mis au goût du jour le Moyen Âge et a provoqué des modes italianisantes et hispanisantes. Les romantiques, cherchant à la fois l'originalité et une expressivité aussi directe que possible, ont aussi aimé explorer de nouvelles formes artistiques: ils ont créé un théâtre plus libre, ils ont fait du roman un genre majeur et ils ont libéré la poésie jusqu'à inventer le poème en prose.
De fait, le romantisme est sans nul doute le mouvement artistique le plus important du 19e siècle. Il est vrai qu'à partir de 1848, avec l'effondrement de la monarchie en France, le courant s'essouffle, ne se survivant plus qu'à travers quelques génies comme Hugo; mais avec Baudelaire, puis chez les symbolistes, l'influence romantique s'est prolongée jusqu'à la toute fin du siècle.

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